DIOR MAGAZINE #28

 

L’un de ses ciels peints comme un souffle ennuagé habille d’ailleurs  la boutique parisienne Baby Dior, rue Royale. Son miroir, telle une broche piquée de diamants géants - reflet minéral et destructuré des deux symboles sacrés, entrelacés des Compagnons, le compas et l’équerre - figure parmis les œuvres ayant décoré place Vendôme, l’appartement des parfums Maison Christian Dior. Il en est l’un des ambassadeurs. Cet artiste ébéniste-peintre-sculpteur, avant tout passionné par la transmission a rejoint la route des Compagnons, ces artisans de l’excellence, dès l’âge de 14ans. 


Marie Audran l’a rencontré dans son atelier appartement du Marais parisien, bondé de ses œuvres où la célébration de l’héritage se conjugue à l’humour du détournement. il se confie avec une spontanéité à fleur de peau sur les odeurs qui l’ont bercé, enivré, guidé tout au long de son parcous d’homme et de créateur in(e)lassable. Amoureux inconditionnel de la fragrance Cologne Royale (signature historique de la Maison Christian Dior), il nous livre ses impressions sur l’iconique Gris Dior, Spice Blend, le nouveau-né de la collection. 


MA : Quel a été votre premier choc olfactif ?

 

MK : L’odeur de la station essence, symbole fort de la route des vacances de mon enfance. Il y avait cette nostalgie de la réminiscence (rémin-essence!), convocation imaginaire de l’été précédent, souvenir de famille et de la fratrie réunie, cette évaporation trouble ponctuant ces moments de pause, sur ce chemin vers la mer. c’était un rendez-vous olfactif très fort, comme l’était aussi l’odeur de l’oc”an Atlantique de l’île de Noirmoutier, chez mes grands-parents, une odeur rituelle de pureté, comme un lavement cathartique, les sens s’ouvraient enfin !


MA : Après l’eau, le bois… la térébenthine, une odeur liée à votre vocation d’artisan ébéniste, qui vous est chère…

 

MK : Très chère ! Je n’ai pas été formé, j’ai été élevé par mon métier, le compagnonnage fut pour moi une véritable éducation… 

 

J’ai commencé à 14ans et j’ai été confronté à des responsabilités très jeune. Et surtout, je travaillais dans des lieux magiques, Notre-Dame, la Comédie Française, l’Opéra Garnier. À 14ans, c’étaient mes terrains de jeux que je peuplais d’histoires de princes et de princesses sortis de mon imaginaire d’enfant que j’étais encore. Au-delà de cette fantasmagorie, j’avais le sentiment d’être priviliégé, je pouvais jouer à cache-cache sur les toits du Louvre, avec les gardiens !


MA : Parmis les odeurs qui vous ont marqué, il y a la pluie sur le bitume. Si Paris avait une odeur, ça serait-elle ? Gris Dior de la collection Maison Chrisitan Dior ?

 

MK : Quand je sens Gris Dior, j’ai l’impression d’être dans une librairie de Saint-Germain-des-Prés, où plane une légère senteur d’encre, un calme silencieux, pasible, c’est le parfum de la sérénité…


MA : Le gris… une couleur grisante pour vous ?

 

MK : Essentielle ! C’est le zine des toits de Paris, une nuance intemporelle et hypermoderne. J’ai peint des ciels de Paris dans des appartements, soulignant les corniches et les plafonds; le gris permet cette pureté poétique en mouvement. Ma référence pour ces fresques, c’était Dior, le chic parisien minimum, l’hommage à Paris qu’incarne cette Maison de couture, avenue Montaigne. 


MA : Comment définiriez-vous Cologne Royale, votre fragrance favorite de la collection Maison Christian Dior ?

 

MK : L’élégance même ! Le contraire de la superficialité, de ce côté très Dior, elle m’évoque instantanément le costume masculin d’après guerre, un chic éternel, durable, cet art du tailleur indémodable qui était beau il y a soixante-dix ans, qui sera toujours beau dans cent ans, l’héritage d’un long travail, la perfection de l’épure…


MA : Que vous évoque Spice Blend, le dernier né de la collection Maison Christian Dior ?

 

MK : Tout un voyage ! Les épuces, le cèdre, les saveurs sauvages, des effluves de gingembre… C’est la lumière de l’évasion festive, l’échapée solaire, enivrante, on a envie de le prolonger la nuit de prendre le temps, d’aller se baigner.

 


Spice Blend, nouveau voyage olfactif 

« Je me souviens d'un flacon dans la pharmacie de mon père qui éveillant en moi de la curiosité”(...) 

 

 

À la croisée de la peinture, de la sculpture et de l'architecture, l'art démiurgique de Mathias Kiss embrasse les savoir faire ancestraux et un esprit contestataire, qui n’est autre qu’un hommage au compagnonnage, ce chemin exigeant, solidaire et vertueux, vers la maîtrise virtuose. Bousculant volontiers l’ordre établi, ses œuvres conjuguent expérimentation et tradition, amour de la symetrie et explosion des codes comme des angles droits. 

 

Il est l'inventeur d’un art novateur en soi, où l'artisanat se transfigure en merveille poétique, un art de l'évasion, de la contemplation et du ravissement libéré des cadres et des contraintes.

 

À l'occasion de la nouvelle thématique “Eldorado” de Lille3000. Mathias kiss a conçu spécialement pour Tatrium du palais des Beaux-Arts de Lille, une installation monumentale évoquant le ciel et l'espace, jouant de la confusion entre pixels et mosaiques, néomodernité et Antiquité. 

 

Cette fresque intitulée “Besoin d'air?" ouvrira le lieu vers les nuages et la lumière, appelant au rêve de tous les possibles Kiss is the limit...! 

 

 

À decouvrir en accès libre, jusqu'au 6 janvier au palais des BeauxArts de Lille.

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